Quel tissu choisir ?

Bien connaître les étoffes pour bien choisir…

En couture, un vêtement réussi, c’est d’abord l’association du bon tissu avec le bon patron. D’ailleurs, on utilise à tort ce mot « tissu » : on devrait lui préférer le mot « étoffe ». Car un jersey, par exemple, est une maille, et non un tissu… Vous êtes perdu ? Je vous explique tout : on peut classer les étoffes en deux grandes catégories. Ainsi, en fonction de leur mode de construction, on distingue :

Les étoffes tissées : les tissus

On les fabrique à l’aide d’un métier à tisser, sur lequel on tend dans le sens de la longueur les fils de chaîne (parallèles à la lisière). Ensuite, les fils de trame passent perpendiculairement entre les fils de chaîne grâce à une navette. On peut réaliser l’entrecroisement des fils de différentes façons, c’est ce qui définit l’armure d’un tissu. Il existe 3 grandes armures :

La toile

Photo by Les Triconautes on Unsplash

 

C’est l’armure la plus simple et la plus ancienne : chaque fil de trame passe au-dessus puis en dessous de chaque fil de chaîne. On trouve dans cette catégorie la popeline, la baptiste, le taffetas, la flanelle, la crétonne, le voile, la percale, la mousseline, etc… C’est un tissu solide, peu coûteux à produire, et qui n’a ni envers ni endroit (sauf si on l’imprime après tissage). Pour celles et ceux qui aiment les détails techniques, je vous invite à visiter cette page : c’est une vraie mine d’or ! 

La toile peut-être très épaisse ou au contraire très fine selon la taille des fils utilisés. Elle peut également être transparente ou opaque selon si le tissage est lâche ou serrée. Chez Rose des Vents, la toile est notre matériau de prédilection : une double gaze pour la blouse Lombarde ou la tunique Borée, une popeline pour la jupe Galerne, etc…

Le sergé

Photo by Uwe Jelting on Unsplash

On repère cette armure à l’effet de diagonale visible sur l’endroit du tissu. Pour produire cet effet, le fil de trame passe sous un fils de chaîne, puis sur plusieurs autres fils de chaîne en décalant d’un fil à chaque passage. Pour celles et ceux qui veulent connaître les détails techniques de cette étoffe, je vous invite à consulter cette page.

Ces tissus présentent un endroit différent de l’envers. Les plus connus sont le Denim, la gabardine et le tweed. En fonction du nombre de fils de chaînes chevauchés, on obtient des motifs différents comme les chevrons ou les pieds de poule.

Le satin

Photo by Cindy C on Unsplash

Les points de liage du satin (points de croisement entre chaîne et trame) sont répartis de manière à se dissimuler pour présenter une surface lisse et souvent brillante à l’endroit et mate à l’envers. Le fil de trame passe au-dessus de 4 (ou plus) fils de chaîne, puis sous un seul fil de chaîne, etc. Et toujours pour celles et ceux qui sont friands de détails techniques, c’est par ici

On peut réaliser du satin avec de la soie mais aussi avec du coton ou tout autre matériau.

Cas particulier du tissu Jacquard

Mécanique Jacquard

Photo by Cindy C on Unsplash

Sur un tissu Jacquard, les motifs sont tissés :  on les obtient en entrecroisant des fils de chaîne et des fils de trame. Ce sont les jeux de combinaisons de fils qui forment le dessin. Souvent le tissu est réversible avec un envers en miroir. On réalise ces motifs complexes au moyen d’une mécanique disposée sur un métier à tisser : la mécanique Jacquard, inventée au XIXe siècle.

 

 

Quelques soit l’armure, le tissage bloque les fils. Les tissus «chaîne et trame» ne sont donc pas extensibles s’ils ne contiennent pas d’élasthanne.

Les étoffes tricotées : les mailles

Ces textiles sont donc constitués de boucles qui leur confèrent une élasticité naturelle même sans élasthanne ! Là encore, on peut distinguer plusieurs catégories en fonction du mode de tricotage :

Les mailles cueillies

Photo by Cindy C on Unsplash

Ce sont des boucles répétées successivement dans la largeur qui s‘entrelacent en se superposant dans la longueur.  Ces tricots sont facilement détricotables. On trouve ces mailles dans les sous-vêtements, les t-shirts, les pulls, les chaussettes, etc. Les mailles les plus connus sont le jersey (succession de maille endroit), les côtes (alternance régulière de maille endroit et envers), l’interlock, la maille Milano, etc…

Les mailles jetées

Les étoffes en mailles jetées sont réalisées à partir de boucles de chaînette formées dans la longueur. Ces chaînettes s’entrelacent dans la largeur du tricot. Ce sont des tricots indémaillables. Les mailles les plus fréquentes sont la charmeuse, l’atlas, le tricot jacquard. On trouve ces étoffes dans les vêtements de sport, les maillots de bain et la lingerie, etc.

Pour en savoir plus, une nouvelle fois vous pouvez vous rendre sur le site Textile Addict.

La grande différence entre les tissus «chaîne et trame» et les mailles, c’est l’élasticité. Les patrons de couture sont adaptés à l’une ou l’autre de ses catégories et tiennent compte de cette différence ! C’est ce qui explique qu’on ne peut pas réalisé en maille un patron prévu pour « chaîne et trame », et inversement !

Voilà, en résumé, ce que je peux vous dire sur les principales techniques de fabrication.  Car ces noms que vous entendez parfois, comme popeline ou sergé, renvoient bien à une technique de tissage (ou tricotage). A ne pas confondre avec d’autres noms, comme coton, viscose ou tencel, qui eux définissent la nature du fil utilisé pour le tissage (ou tricotage) ! Mais ça, c’est une autre histoire…..

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *